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Les cigares peuvent être
répartis en deux grandes catégories en
fonction de leur forme : les Parejos, qui
ont un corps de forme régulière,
c'est-à-dire, que de la tête au pied,
leur diamètre est constant et les
Figurados, qui regroupent toutes les
autres formes, dont la section de la
tête est différente de celle du pied,
exception faite des culebras. Ces
derniers sont initialement trois parejos
qui ont été déformés pour constituer
une tresse
- Les Parejos se subdivisent globalement
en trois sous-catégories, en fonction de
leurs dimensions. Les Coronas, tout
d'abord, large ensemble regroupant les
Coronas, Double Coronas, Presidentes,
Robustos et Chruchill. Les Panatelas
ensuite, plus longs et plus fins que les
Coronas. Les Lonsdales, enfin, au
diamètre plus large que les Panatelas et
plus longs que les Coronas.
- Les Figurados regroupent tous les
cigares de taille
"irrégulière". Après leur
âge d'or au XIXe siècle, les Figurados
avaient étéprogressivement abandonnés.
Ces modules aux formes irrégulières ont
fait leur réapparition, lors du
lancement le 19 novembre 1996 à Londres,
de la marque cubaine Cuaba.
Le plus petit de ce groupe est le
Belicoso, à la tête arrondie (et non
pointue) et d'un diamètre moindre que
celui du pied. Viennent ensuite les
Pyramides, au pied d'un large diamètre
et à la tête étroite. La différence
avec le Belicoso ? La forme de la tête,
qui est pointue. Beaucoup confondent les
Pyramides et les Torpedo : la forme
générale est identique (tête pointue
et d'un faible diamètre, pied large)
mais le Torpedo présente en plus un
léger renflement en son milieu. Le
Perfecto, ensuite, est caractérisé par
une tête et un pied d'un diamètre
largement inférieur à son corps. Enfin,
les Diademas sont les géants de la
catégorie, d'une longueur supérieure ou
égale à 20 cm.
Appartiennent également à cette
catégorie les Culebras, ou couleuvres,
formés de trois cigares entortillés en
une tresse liée aux extrémités par
deux rubans. Il subsiste aujourd'hui
seulement deux vitoles : le Culebras
Staniol de la marque cubaine Partagas et
le Spécial C de Davidoff (Rép.
dominicaine). Voilà quelques années,
les marques cubaines Romeo y Julieta et
H. Upmann en produisaient encore. La
rareté du culebra de Partagas sur le
marché français s'explique par une
production modeste de l'ordre de 300 000
unités par an et par des exportations
principalement à destination du
Moyen-Orient. Les trois cigares de base
sont à l'origine des Lonsdales, qui sont
ensuite tressés lorsqu'ils sont
suffisamment humides. Pour fumer le
culebra, il faut dénouer les liens, et
séparer chaque brin que l'on fume
séparément. La forme vrillée ne permet
pas une bonne combustion, le cigare ayant
tendance à s'éteindre.
À l'origine, ces noms correspondaient à
la taille et forme du cigare. Mais à
l'issue de décennies de personnalisation
de la part les manufactures, les
standarts d'origine ne signifient plus
grand chose aujourd'hui. À ma
connaissance, seuls les Cubains ont
conservé ces standarts d'origine.
Voici une liste des tailles standart :
PAREJOS :
Churchill : 175 x 18,6 mm (cepo 47)
Corona : 137 x 16,6 mm (cepo 42)
Corona Gorda : 150-162 x 20,6 mm (cepo
52)
Corona Grande : 150-162 x 18,2-19,8 mm
(cepo 46-50)
Corona Major : 150 x 17,4-18,2 mm (cepo
44-46)
Demi-Tasse : 87-131 x 10,3-11,9 mm (cepo
26-50)
Double Corona : 187-220 x 19,4-20,6 mm
(cepo 49-52)
Gigante : 175-220 x 21,4-23,8 mm (cepo
54-60)
Long Panatela : 169-194 x 11,9-15 mm
(cepo 30-38)
Lonsdale : 162 x 16,6 mm (cepo 42)
Lonsdale Grande : 162-175 x 17,4 mm (cepo
44)
Panatela: 125-162 x 11,1-15 mm (cepo
(28-38)
Petit Corona : 125 x 15,8-16,6 mm (cepo
40-42)
Presidente : 187-200 x 20,6 mm (cepo 52)
Robusto : 150 x 19-19,8 mm (cepo 48-50)
Robusto Grande : 162 x 19-19,8 mm (cepo
(48-50)
Rothschild : 112-137 x 19-19,8 mm (cepo
48-50)
FIGURADOS :
Belicoso
: 162 x 20,6 mm (cepo 52) |
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Culebras
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Perfecto
: tête et pied fermés,
diamètre inférieur au corps |
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Pyramide
: 150 mm, tête pointue, pied
ouvert et élargi |
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Torpedo
: tête pointue, pied fermé,
bombé au milieu |
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Les parties externes du cigare,
d'un bout à l'autre, se nomment :
Le pied : la partie que
l'on allume
Le corps : le tronc du
cigare, la partie qui relie le pied à la
tête
La tête : l'extrêmité
que l'on porte à la bouche après
l'avoir préalablement incisée.
Les parties internes sont également au
nombre de trois :
La cape représente la
troisième couche du cigare, la partie
visible. Les feuilles utilisées sont
généralement de la meilleure qualité
et d'une couleur
variant du double claro à l'oscuro.
La sous-cape représente
le niveau intermédiaire du cigare :
c'est la feuille qui maintient la tripe.
La tripe est le noyau du
cigare, le mélange de tabac qui confère
la plupart de ses caractéristiques à la
vitole. On en trouve de deux sortes : la
tripe longue, formée par l'assemblage de
feuilles entières, et la tripe courte,
composée de fragments de feuilles
(souvent, à l'origine, les extrêmités
des tripes longues coupées pour ramener
le cigare à une taille standart). Les
tripes courtes se trouvent souvent dans
les cigares faits (ou finis) à la
machine.
C'est le mélange des arômes issus de la
tripe, de la sous-cape et de la cape qui
confère son parfum au cigare. Mélanger
ainsi les tabacs est tout un art.
Il est à noter que les cigares composés
d'une tripe, cape et sous-cape d'une
même origine sont appelés
"puros". Tous ceux produits à
Cuba sont des puros ; pour la République
dominicaine, on peut citer la série Opus
X d'Arturo Fuente.
Les fabricants utilisent fréquemment les
mêmes types de tabac pour des tailles
différentes d'une même série,
aboutissant ainsi à des goûts
différents entre par exemple un
Churchill et un Demi-Tasse. Si le
mélange est identique, il y a toutefois
une différence, qui tient à la
proportion de chaque type de feuille
utilisé. Ainsi, dans un cigare de petit
diamètre, la cape et la sous-cape ont
une plus grande influence sur le goût.
Le torcedor modifiera en conséquence le
mélange de la tripe. En dehors même du
coup de main nécessaire à la
fabrication d'un cigare, c'est l'une des
raisons pour lesquelles des années de
pratiques sont nécessaires avant de
pouvoir prétendre à la qualité de
rouleur expérimenté - c'est également
l'une des raisons conduisant les fumeurs
à préférer, au sein d'une même
série, telle taille de cigare plutôt
que telle autre.
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Couleurs
et nuances
Le classement
des différentes teintes du tabac est
impossible à traduire en un tableau. À
moins de se livrer à un travail
titanesque de spécialiste, tout au plus
peut-on distinguer les nuances
essentielles de bruns dont peut se parer
une feuille de tabac séchée, en
supprimant toutes les nuances
intermédiaires. Longtemps les fabriques
cubaines en ont répertorié plus de deux
cents. Aujourd'hui, ce sont encore une
soixantaine qui sont retenues pour les
couleurs de capes, la difficulté de
classement tenant à ce que la
différence d'intensité entre ces bruns
est souvent infime.
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Les huit nuances les plus
couramment retenues sont décrites dans
le tableau ci-dessous. Pour simplifier,
on peut retenir que les différences de
couleur des capes sont dues à la façon
dont la feuille a été transformée mais
aussi à la nature du tabac et à
l'exposition de la feuille au soleil.
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TERMINOLOGIE
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COULEUR
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Clarissimo
ou vert |
Vert |
Nuances pouvant aller, selon les modes
de traitement de la feuille, du vert-jaune au
vert olive clair.
Obtenue souvent, sur le plant, en préservant la
feuille des rayons du soleil et en fixant ensuite
dès sa cueillette prématurée le vert de sa
chlorophylle au charbon de bois, puis en
n'opérant pas de maturation.
Ce sont les Américains qui, à une époque,
montraient un net engouement pour ces capes et,
donc, les faisaient fabriquer dans les fabriques
cubaines de la Tabacalera, qui leur appartenaient
alors. Les marques célèbres de cigares verts
sont toutes américaines : Robert Burns, Dutch
Master, Hava Tampa, House of Windsor et King
Edward pour les plus connues en Europe.
Les cigares verts sont fragiles (cape friable) et
se conservent mal (insuffisance de maturité).
Ils sont extrêmement légers au goût et faibles
en saveur comme en arôme.
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Double
claro
ou claro claro
ou candela |
Blond
verdâtre |
Couleur obtenue le plus souvent en
cueillant la feuille avant le terme de maturité
sur le plant et en accentuant sa pâleur par
séchage, le plus souvent accéléré au feu de
bois (et même, il y a peu encore, à la
chandelle - d'où le nom de " candela
"), ce qui empêche la couleur de foncer.
Le goût est très doux, presque suave.
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Claro |
Brun
pâle,
café au lait |
Les tabacs claro sont souvent cueillis
avant maturité et rapidement séchés à l'air.
Teinte classique pour les cigares doux, légers.
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Colorado
claro |
Brun
moyen, fauve |
Ce sont les feuilles du haut de la
plante, plus exposées au soleil que les
précédentes et dont la maturation sur le plant
puis après la cueillette est plus longue.
C'est le début des tabacs qui ont du corps.
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Colorado |
Brun
sombre, rougeâtre |
Brun moyen et soutenu, qui correspond
à une force moyenne pour un temps de maturation
qui devient conséquent.
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Maduro
Colorado |
Brun
sombre |
On progresse pour la sélection des
feuilles vers le haut de la plante et vers les
maturations avancées. La couleur est de plus en
plus soutenue (cf la gamme des Partagas cubains).
Parfum très riche.
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Maduro |
Brun
très sombre,
proche du
café |
Pour ces dernières teintes, il s'agit
des feuilles les plus haut perchées sur la
plante, celles dont la maturité a été exaltée
au maximum par les rayons du soleil et dont
ensuite la maturation a été poussée au plus
loin.
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Oscuro
ou negre
ou noir |
Presque
noir |
Ces feuilles situées à l'extrémité
supérieure de la plante ont reçu le plus de
soleil et subi la maturation la plus longue.
Il s'agit là de modules que les fumeurs de
clarissimo qualifient d'infumables. Les capes de
cette couleur proviennent essentiellement du
Nicaragua, du Brésil ou du Mexique.
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Une idée communément répandue
est que la force d'un cigare est
directement liée à la couleur de sa
cape : plus celle-ci est noire, plus le
cigare sera fort et inversement. En
réalité, c'est le mélange de la tripe
qui confère sa force à un cigare ; plus
le tabac utilisé sera foncé, plus le
cigare aura de force et de corps. La cape
ne joue qu'un rôle marginal ; tout au
plus une cape foncée donnera-t-elle à
la vitole des nuances légèrement
épicées.
Cela dit, et selon mes propres goûts,
j'ai plutôt tendance à rechercher des
cigares enrobés d'une cape Colorado
(brun-rouge).
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Il y a
plusieurs modèles de coupes-cigares sur
le marché.
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Le massicot, ou guillotine, est
le plus couramment utilisé pour la
qualité de son tranchant et la coupe
nette et précise qu'il permet de faire,
ceci quelque soit le diamètre du cigare.
On trouve de tous les modèles, depuis le
massicot en plastique à lame unique
juqu'à celui en or à double lame.
On peut également utiliser un
emporte-pièce, qui fait un trou dans le
pied du cigare, un coupe cigare en V qui
fait, comme son nom l'indique, une
incision en V, ou encore le classique
modèle en ciseau. |
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Il y a plusieurs moyens de
procéder pour couper un cigare.
L'imagination n'a pas de limites.
Certains savent décapiter le cigare avec
les ongles (cette technique nécessite
une grande habitude, le danger étant
grand de ruiner la tête du cigare !),
d'autres préfèrent utiliser un couteau
(même remarque que précédemment).
Le truc de l'incision consiste à ôter
suffisamment du pied pour permettre un
tirage aisé sans pour autant aller trop
loin et permettre alors à la cape de se
dérouler.
Dans tous les cas, quel que soit
l'instrument utilisé, la seule chose qui
compte réellement est que la section
permette de savourer le cigare. Ainsi,
personnellement, je trouve que les
emporte-pièces, qui font un trou dans la
tête du cigare, favorisent le dépôt de
goudrons au fil de la combustion, ce qui
finit par donner un mauvais goût. De
même, les coupes-cigares faisant une
incision en V, que j'ai pourtant
longtemps utilisé, manquent selon moi de
tranchant et risquent d'abîmer la cape.
C'est pourquoi j'ai abandonné le mien au
profit d'un massicot à lame double. Là
encore, tout est affaire de goût et il
n'y a aucune règle précise.
Une pratique
consiste à planter une allumette dans la
tête coupée du cigare afin de mieux le
tenir dans la bouche. L'introduction en
force de l'allumette écrase la tripe,
perturbe son bon agencement et facilite
la création d'un bouchon de nicotine
dans le corps du cigare, provoquant
extinctions et modification des
sensations gustatives.
En résumé, cette habitude n'est
peut-être pas celle qui permet la
meilleure dégustation
! |
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Nous touchons ici à l'épineux
problème du capitaine Haddock : pour
dormir, vaut-il mieux que la barbe soit
dessus ou dessous les draps ? La réponse
est simple : tout est affaire de goût.
Ne jamais se laisser imposer un diktat en
matière de cigare, mais toujours faire
selon ses préférences.
La bague de cigare aurait été
introduite par un Néerlandais, Gustave
Bock, vers le milieu du XIXème siècle,
afin de distinguer sa marque des autres.
Il est vrai que l'étiquette britannique
a longtemps imposé d'ôter la bague du
cigare, tandis que Zino Davidoff estimait
de son côté qu'un cigare est bien plus
attrayant dans toute sa nudité et que
les Américains véhiculent l'image
d'Épinal d'un fumeur mâchouillant une
vitole baguée
Bon. Tous ces braves gens font comme
comme ils l'entendent : faites donc
pareil, sans vous occuper des tendances
ou du qu'en dira-t-on !
Pour ma part, j'ôte toujours la bague de
mon cigare, mais non pas pour une
histoire de mode, tout simplement parce
que je n'aime pas fumer un cigare bagué.
Dans tous les cas, il est préférable
d'enlever la bague après que le cigare
ait été allumé afin que sa chaleur
ramollisse un peu la colle végétale
utilisée pour fixer la bague et dont une
petite quantité a souvent bavé sur la
cape. Ainsi, on limitera les risques
d'abîmer celle-ci.
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La chose la plus importante en
allumant un cigare est de faire en sorte
que le pied s'embrase uniformément.
À partir de là, chacun peut ergoter
durant des heures sur la manière de
procéder : allumette ou briquet, flamme
touchant ou non le pied du cigare
Nous retrouvons là la barbe du capitaine
Haddock déjà mentionnée !
Fondamentalement, n'importe quelle
méthode est bonne pourvu, je le
répète, que le résultat soit un
embrasement uniforme du pied. Au départ,
on peut chauffer un peu le pied avec une
allumette ou un briquet, ce qui pourra
faciliter l'embrasement de la tripe sur
les cigares de gros diamètre. Pour ce
faire, en tenant le cigare dans la main,
on présentera la flamme au pied et on
fera tourner la vitole pendant quelques
secondes.
C'est ensuite que l'on portera le cigare
aux lèvres et que l'on aspirera
doucement, tout en faisant tourner le
cigare au dessus de la flamme. Une fois
le pied embrasé (uniformément, au
risque de me répéter
), on pourra
ôter la flamme, vérifier son travail et
tirer lentement quelques bouffées
C'est parti !
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Ce problème ne devrait guère
préoccuper les fumeurs français, dans
la mesure où la loi interdit toute
transaction de produits du tabac par
correspondance. Internet donne les moyens
techniques de passer outre, mais il faut
savoir que l'on devient alors
contrevenant et passible d'une amende
(ainsi, bien sûr, que de la confiscation
des produits ainsi achetés). A chacun de
prendre ses responsabilités.
Cela dit, de nombreux détaillants
outre-atlantiques proposent des services
d'achat par correspondance, à des prix
souvent attractifs. Cependant, peu
d'entre eux acceptent l'achat au détail,
et préfèrent vendre par boîtes
entières - qui souhaite dépenser mille
francs ou plus (désolé, je n'arrive pas
à me faire à ces fichus euros !) pour
goûter un nouveau cigare, sans savoir
s'il va lui plaire ou non ? Pour peu que
votre détaillant habituel soit lui-même
un passionné (et la plupart, sinon tous
les gérants ou propriétaires de
civettes le sont) vous serez assuré d'un
bon accueil et de conseils précieux sur
telle vitole nouvellement arrivée sur le
marché ou tout simplement que vous ne
connaissez pas encore.
Un autre avantage, crucial à mon sens,
du détaillant par rapport à l'achat par
correspondance, est que lui seul peut
vous garantir une bonne conservation des
cigares, tant dans sa boutique que durant
le transport. En outre, vous pourrez
choisir vous-même votre vitole, la voir,
la toucher et la sentir.
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