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La combustion lente qui
caractérise le cigare progresse selon le
rythme des bouffées, par aspirations
successives suivies de périodes de repos
où la combustion se ralentit nettement
(NB : on compte généralement environ
une bouffée par minute).
Au moment de
l'aspiration, une certaine quantité
d'air s'introduit à l'intérieur du tube
formé par le cigare, pendant une durée
donnée. La température s'élève plus
fortement au centre du cylindre qu'à sa
périphérie et la combustion progresse
plus rapidement au centre. Il s'ensuit
que si la combustibilité de toutes les
feuilles qui composent le cigare est
identique, le cigare se fume en
"cratère'' ou "tunnel".
C'est là un défaut qui peut avoir des
conséquences très désagréables :
après une progression plus rapide au
centre, la zone de combustion peut
s'étendre à la périphérie et
provoquer un appel d'air latéral, si
bien que la partie du cigare qui est en
retard ne brûle pas et que des morceaux
de feuilles incomplètement brûlés se
détachent.
Pour éviter
ce défaut, on choisit, pour les
sous-capes, des tabacs d'une
combustibilité supérieure à la
combustibilité moyenne des tabacs de
tripe. De même la cape est choisie plus
combustible que la sous-cape. Lorsque le
bon équilibre des combustibilités est
atteint, le cigares se consume selon une
section droite.
Si la
sous-cape ou la cape sont trop
combustibles par rapport aux feuilles de
tripe, la combustion progresse mal. Un
léger excès de combustibilité n'est
pas un défaut grave, mais il ne faut pas
que la pointe du dôme excède le rayon
du cigare sinon le brandon en ignition
risque de lâcher des brindilles de
braises.
Une bonne
combustion laisse des cendres homogènes
de structure et de couleur, sur
lesquelles se lisent les cernes
correspondant aux aspirations
successives. Les belles cendres sont d'un
gris moyen régulier. Une couleur sombre
ou des taches noires indiquent une
combustion incomplète et révèlent que
le tissu de la cape n'a pas été
correctement séché et fermenté.
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Les défauts de combustion sont
au nombre de quatre, aussi désagréables
les uns que les autres :
1 - Classique
Lorsque le cigare brûle plus
rapidement sur un côté que sur
l'autre. Il s'agit du défaut le
plus courant que l'on peut
rencontrer et le moins compliqué
à corriger. |
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2 - Coulée
Lorsque la feuille de cape brûle
plus rapidement sur un seul
côté le long d'une bande
étroite. Ce défaut est causé
par l'embrasement d'une veine
soit sur la cape, soit sur la
sous-cape, qui brûle plus
rapidement que le reste du tabac. |
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3 - Cône
Lorsque la cape et la sous cape
brûlent plus rapidement que la
tripe, faisant ressembler le pied
du cigare à une petite montagne. |
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4 - Cratère ou
Tunnel
Lorsque la tripe brûle plus
rapidement que la sous-cape,
entraînant une combustion
inégale. |
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Quelques techniques permettent
de limiter les dégâts :
1 - Conserver les cigares quelques temps
dans une cave à cigare avant de les
allumer. Les cigares se consument mieux
s'ils ont reposé durant quelques
semaines après leur fabrication. Cette
phase de stabilisation peut durer environ
trois mois.
2 - Tourner la face qui brûle mal vers
le sol. En effet, la partie tournée vers
le sol se consume mieux dans la mesure
où la fumée n'empêche pas l'oxygène
d'alimenter la combustion. Cette
technique aidera pour récupérer un
défaut de combustion " classique
" mais ne suffira sans doute pas à
reprendre une " coulée ".
3 - Diminuer la fréquence des
aspirations. Les " coulées "
apparaissent lorsque le foyer du cigare
allume une veine épaisse dans la cape ou
la sous-cape et chaque bouffée alimente
la combustion de cette veine. En
ralentissant son rythme, on permet à la
tripe de rattraper son retard car elle
garde plus de chaleur que la surface du
cigare.
4 - Une autre possibilité consiste à
humidifier la cape au bout de la "
coulée " avec un peu de salive. Ce
n'est pas une technique très élégante
mais elle peut s'avérer efficace.
5 - Enfin, il est également possible de
forcer la partie qui ne se consume pas
avec un briquet ou une allumette. Cette
technique présente le double
inconvénient de chauffer le cigare et de
lui donner un goût âcre. Mais parfois,
la fin justifie les moyens !
Ces avatars sont relativement fréquents
et il n'y a rien de plus désagréable
que devoir lutter avec son cigare (si :
peut-être sortir vaincu du combat !) En
dernier ressort, face à un cigare
comportant un important cratère, le seul
moyen de s'en sortir pourra être de
couper le pied en amont du cratère avec
des ciseaux ou un massicot et de tenter
un rallumage - ceci sans garantie de
résultat !
Avec un peu de chance, l'une ou l'autre
de ces techniques aidera à se sortir
d'un mauvais pas et à retrouver la
détente que doit normalement apporter un
cigare.
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L'allure de combustion dépend
très largement du diamètre du cigare.
Chaque fumeur a son propre rythme,
généralement indépendant de la taille
du cigare allumé. Or la vitesse
d'aspiration, et donc la vivacité de
combustion, dépendent du diamètre du
cigare. La fumée se modifie en fonction
de l'allure de combustion.
Des chercheurs américains ont effectué
une étude sur les produits présents
dans la fumée de deux cigares
respectivement de 8 mm et de 13 mm de
diamètre, fumés de manière identique.
Les résultats ont montré que, par
centimètre carré de fumée, les
quantités de produits analysés sont
plus faibles pour le cigare de 13 mm :
- produits gazeux irritants : 2 à 3 fois
moindres
- nicotine : 5 fois moindres
- "goudrons totaux" : 8 fois
moindres
Certains phénomènes apparaissent donc
beaucoup plus fortement sur le cigare de
petit diamètre. L'impression
d'irritation au début de la dégustation
est liée directement à la présence de
certains gaz ; elle sera trois fois plus
forte pour le cigare de 8 mm. La
sensation de rassasiement, liée à
l'absorption de nicotine, apparaîtra
cinq fois plus rapidement avec le cigare
de faible diamètre.
Bien entendu, la dégustation d'un cigare
de volume important nécessitera un plus
grand nombre de bouffées que celle d'un
petit format. Mais même globalement, le
gros cigare est relativement moins
rassasiant que le petit.
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L'humidité est nécessaire à
la bonne conservation du cigare, mais ce
n'est pas sa seule raison d'être.
L'eau contenue dans le cigare s'évapore
lors de la combustion. La quantité de
chaleur mobilisée par cette évaporation
est proportionnelle à l'humidité du
cigare. Il s'ensuit que la chaleur
disponible pour la combustion proprement
dite est réduite d'autant. L'allure de
la combustion s'en trouve affectée. De
l'ensemble des phénomènes qui se
produisent et qui sont assez délicats à
analyser, on peut dire globalement que :
- l'abaissement de la températures de
combustion favorise la présence dans la
fumée d'une partie importante de
substances aromatiques qui auraient été
dégradées (pyrolysées) dans une
combustion plus vive,
- réciproquement, le taux de produits
apportant une sensation de cuisant ou
d'âcreté est diminué.
Au cours du transfert de la fumée à
l'intérieur du cigare, on observe les
phénomènes suivants :
- lors des premières bouffées, il y a
condensation de la vapeur d'eau et d'une
partie de l'aérosol. Cette condensation
réchauffe le cigare mais la fumée
apporte un peu d'âcreté,
- ensuite, très rapidement, la
température du cigare s'élève, les
condensations diminuent nettement et la
fumée devient agréable.
L'humidité a donc le double effet
d'améliorer le goût et de l'amener plus
rapidement à son meilleur niveau. Un
cigare trop sec, outre qu'il perd ses
qualités mécaniques et devient friable,
a une fumée légèrement piquante et
âcre et se consume trop rapidement.
A contrario un cigare trop humide, outre
qu'il court le risque de moisir et de
pourrir, brûle mal et donne une fumée
âcre et lourde.
Ainsi, le cigare doit être
convenablement humidifié, non seulement
pour rester intègre, mais pour garantir
la meilleure dégustation possible.
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